«La vie investit le béton et la cité devient un vrai village». (G. Masson)
«La vie investit le béton et la cité devient un vrai village». (G. Masson)
100 ans d'histoire
Les origines : Les souvenirs de la cité
« Quand on est arrivé à La Bastide, c’étaient des champs, des prés. Ils construisaient que des chantiers partout ! on sortait avec la glaise aux pieds et maintenant comme c’est changé ! il y avait une ancienne ferme, chez Magnine. On allait chercher le lait. C’était la campagne complète, là. Les années ont passé et il y a eu du travail de fait. » C. et G. J. (locataires)
« Tout le monde s’entendait bien, il n’y avait pas beaucoup de conflits, mais au niveau de l’isolation phonique ce n’était pas vraiment ça ! et moi qui jouais au piano ! on devait l’entendre du haut en bas, à tous les étages ! » P.M. (locataire)
Quelle trouvaille LE VIDE-ORDURES ! « Engin, flanqué dans l’angle du réduit .. Situé sur le palier de lacage d’escaliers, d’un aspect peu attirant et renvoyant de vagues odeurs , mais un petit parfum de désinfectant... Moyen expéditif de se débarrasser des résidus ménagers sans avoir à descendre les poubelles.» G. Masson
Le véritable progrès pour les résidents de la cité c ’était : « l’eau chaude en libre-service grâce au chauffe-eau Chaffoteaux-Maury à production instantanée, qui alliait le confort aux nuisances par le bruit qu’il faisait lors de sa mise en route... Une explosion par tour de robinet.» G. Masson
Au bonheur des grands-mères
« Elles qui par le passé, hiver comme été, avaient connu l’eau prise au robinet du bac en ciment situé au fond de la cour, ainsi que les «cabinets», cette cabane bancale en bois installée dans un coin du jardin...» G. Masson
« Ma grand-mère a eu peur au début, l’ascenseur pour monter au douzième ! on ne peut pas imaginer ce que cela représentait pour elle ! Au départ elle ne voulait même pas venir, mais elle s’est habituée. Elle était née en 1889 et répétait « je ne pensais pas que je vivrais là ! » et elle est morte rue Gauguin en 1969, à l’aise, impeccable » E. T. (locataire)
« Au départ, il y avait différents commerçants, une coop, une mercerie, une boucherie plus tard, « Chez Barris ». Madame Giat, une boulangerie, passait avec un vieux Citroën gris.
Après on allait chez Raymondie. Les camions de la SAFA venaient livrer le charbon, des sacs de boulets. On avait très peur des charbonniers… il y avait même des maraîchers qui passaient avec des Frégate ; une marchande de lait venait vendre du lait dans des grands bidons d’aluminium en même temps que des légumes dans sa Juvaquatre. Les gens venaient prendre le lait avec des bouteilles en verre qu’elle remplissait avec son entonnoir. » M. L. (locataire)
«A la tombée de la nuit, les lumières des appartements scintillaient comme des guirlandes un jour de fête.» G. Masson
Entre voisins du palier on se connaissait bien, on allait manger les uns chez les autres. Je me rappelle qu’on allait regarder la télévision chez les voisins du premier étage – mes parents ne l’avaient pas.» M. L. (locataire)
«Les HLM, tels un carillon bien réglé, retrouvaient chaque jour
leurs habitudes à la même heure . Les commerces - centre commercial désormais, attendaient les mêmes clients et les porches accueillaient à bras ouverts les mêmes amis après le repas du soir.» G. Masson
Sources : textes -G. Masson, «Une cité pour domaine : La Bastide 1956-1980»/ Photos - Vincent Shrive @ Ville de Limoges - portraits habitants des Tours Gauguin avant démolition